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Le très beau livre de Christophe Fauré l’affirme : la vie commence après 40 ans ! ☄️ Dans une société où la jeunesse a le vent en poupe, il est bon de rappeler que la vie se savoure également après la quarantaine.

☀️ Je le constate chaque jour chez les clientes que j’accompagne dans le cadre d’un coaching de Transition de Vie, le milieu de l’existence se vit comme un puissant rebond vers de nouvelles perspectives, de nouveaux projets, une manière différente de mener sa vie. 🚀

☀️ Loin de subir une « crise » aux allures de catastrophe programmée, ces femmes vivent cette transition comme une étape riche en promesses et en opportunités.

☀️ Chez certaines cela se manifeste par une quête vers plus de simplicité, vers plus d’attention à soi et aux autres; chez d’autres c’est la recherche de nouvelles expériences, de nouvelles passions … toutes visent à atteindre un degré supérieur d’accomplissement personnel.

➡️ En s’appuyant sur Jung et sa théorie de l’individuation, le psychiatre et psychothérapeute Christophe Fauré propose une analyse brillante de ce moment-clé, et propose des solutions pour être, enfin, aligné avec soi-même.

📌On serait tout d’abord saisi par un moment de flottement provoqué par le sentiment que la vie a perdu de son sens, sans pour autant trouver une raison à cela. En réalité ce ne serait que la manifestation exacerbée d’un mouvement silencieux qui nous touche tous.

D’où vient la nécessité de changer?

Elle procède le plus souvent d’une insatisfaction, d’un mal être. Ce que nous avons construit ne nous satisfait plus. Et ce besoin se ferait d’autant plus pressant une fois passé la quarantaine, alors que les grands défis du début de vie (études, carrière, famille) sont derrière soi. Nous avons alors l’impression que:

🔸 notre existence s’est rétrécie

🔸 l’ennui s’installe

🔸 nous sommes sur pilotage automatique

Christophe Fauré décrit ainsi le sentiment qui domine « Tout se passe comme si l’identité que nous nous étions construite dans la première moitié de notre vie ne correspondait plus à la personne que nous sommes en train de devenir. »

Il explique ce décalage comme la manifestation de ce que Carl Gustav Jung appelait le « processus d’individuation », une expérience psychique à laquelle aucun de nous n’échappe. Il s’agit de devenir enfin qui nous sommes profondément, de laisser advenir la personne qui, dans l’enfance et dans les premiers temps de construction de sa vie d’adulte, a d’abord appris à se réprimer pour se conformer à ce qui était attendu de lui.

« L’essence de ce processus est une dynamique intérieure qui nous pousse à nous réaligner avec l’authenticité de notre être. » Christophe Fauré

Cette transition peut être progressive, ou nous déséquilibrer (à l’occasion d’une maladie grave, d’un décès, d’une séparation) brutalement, affectant nos vies amoureuse, familiale, professionnelle.

➡️ Le questionnement existentiel qui caractérise le milieu de vie n’est donc pas un signe de complaisance envers soi mais, bien au contraire, la marque d’une évolution naturelle de l’être en qui s’invitent de nouveaux besoins. Il est donc inutile de se sentir coupable car ces besoins sont totalement légitimes et prévisibles.

Comment surfer la vague du changement?

Cependant, assure le psychiatre et psychothérapeute, « ce n’est pas tant le processus intérieur de transition qui pose problème que le refus, conscient et inconscient, d’accueillir les changements qui se profilent ».

Selon lui, il faut accepter cette phase comme une promesse d’épanouissement et se donner les moyens d’exprimer ses potentiels en écoutant ses envies.

Car il ne suffit pas de vouloir changer pour y parvenir. Freud l’affirmait déjà, nous tenons plus à nos névroses qu’à nous-mêmes. Blessés par l’expérience, nous mettons en place des mécanismes de défense qui nous protègent de l’anxiété et de la dépression, mais limitent nos capacités d’épanouissement. Ces stratégies inconscientes nous conduisent à nier la réalité de nos pensées et de nos émotions. Elles peuvent nous conduire à adopter des comportements contraires à nos désirs profonds. Et nous nous enferrons dans des conduites d’échec et dans la répétition de nos erreurs.

➡️ Cela requiert le courage de nous confronter à nos peurs, d’affronter notre résistance aux changements et de nous ouvrir véritablement à nous-même.

Se mettre à l’écoute de ses métamorphoses intérieures! Le changement ne sera véritablement satisfaisant que s’il est précédé ou accompagné d’un changement intérieur : une forme de libération rendue possible, parfois, grâce à un accompagnement thérapeutique ou à un coaching.

« Changer, affirmait encore J.-B. Pontalis, c’est d’abord changer de point de vue sur soi, sur les autres. Et cette mutation fait que, percevant le monde autrement, on y vit différemment. »

Mais il ne s’agit pas seulement de changer « contre » quelque chose qui nous fait souffrir. Il convient aussi de s’interroger sur le « pour » : qu’espérons-nous atteindre par le changement ? Pour le philosophe Robert Misrahi, « notre désir le plus profond est un désir de joie ». Or nous ne le prenons pas au sérieux, car nous avons appris à voir en lui un manque qui ne peut jamais être comblé.

Cette joie, prévient le philosophe, ne nous est accessible que si nous opérons trois « conversions intérieures ».

🔸 La première est de cesser de croire que nous sommes le résultat d’un déterminisme – le jouet de notre inconscient, le produit d’un système : nous sommes aussi source de liberté.

🔸 La deuxième est de cesser de voir en l’autre un instrument ou un maître, et d’établir avec lui des relations de réciprocité qui permettent l’accomplissement de chacun.

🔸 La troisième, enfin, est de comprendre que notre vie se passe entre la naissance et la mort. « Le bonheur, écrit-il, ne peut pas être simplement défini comme un regard rétrospectif sur nos vies. Il doit être une expérience au présent, une joie active, une création de chaque instant. »

Et vous? 💫

Où en êtes-vous dans votre processus de transformation?

Voici les 5 étapes d’individuation qui peuvent donner sens à notre besoin de changement et nous permettre de l’accueillir avec davantage de confiance.

D’après Christophe Fauré, dans (Albin Michel, 2011)

1. La phase d’accommodation.

✳️ Elle correspond à l’enfance et aux premiers temps de notre vie d’adulte, lorsque nous sommes très majoritairement tournés vers l’extérieur.

✳️ Nous sommes alors très fortement impliqués dans un processus qui consiste à devenir ce que nous croyons devoir être pour exister aux yeux d’autrui.

✳️ Cette tendance nous conduit à adopter un personnage, un « personna » qui ne reflète pas la totalité de notre être.

2. La prise de conscience.

✳️ Avec l’âge, ce personnage commence à nous étouffer. L’entrée dans la transition du milieu de la vie commence par un constat qui se fait de plus en plus insistant: comme si les bases de ce que nous avons été jusque là commençaient à s’effriter…

✳️ Nous avons le sentiment de nous être perdus en route, parfois d’avoir été trahi, ou encore d’être un imposteur.

✳️ Ce que Carl Gustav Jung appelle notre « ombre » – ce qui sommeille en nous et que nous n’avons pas encore choisi d’être – se rappelle par vagues de nostalgie.

3. Le face-à-face.

✳️ C’est le temps du doute. La vie se fait incertaine, sans direction. Nous commençons à réévaluer les fondements de notre existence, jusqu’à remettre tout en question.

✳️ Nous vivons une tristesse qui s’apparente à un deuil : nous croyons pleurer notre jeunesse, nous pleurons le personnage que nous avons été.

✳️ Celui-ci se fissure et laisse émerger le refoulé, dans ses aspects positifs et négatifs. La colère, les dérapages sont au rendez-vous.

4. Le début de l’intégration.

✳️ L’incertitude et la confusion perdent du terrain. Les ajustements progressifs vont dans le sens d’une plus grande cohérence.

✳️ Elle permet de mettre en place plus facilement les changements en dépassant les blocages conscients.

✳️ La quête d’approbation a cédé le pas au désir de ne plus se trahir. C’est le moment où nous pouvons choisir de réorganiser nos priorités, trouver le moyen d’exprimer nos potentiels. Ces transformations positives parfois s’accompagnent de conflits relationnels.

5. L’individuation.

✳️ C’est, dans l’idéal, le moment où l’on devient un individu complet, doté d’une meilleure connaissance de soi.

✳️ Nous accueillons avec plus de souplesse nos qualités et nos défauts, nos désirs contradictoires, nos conflits intérieurs.

✳️ Nous accédons à l’intégration pleine et entière de toutes les dimensions de notre être: la capacité à nous voir tels que nous sommes en tant qu’individus, mais aussi en tant que membres de la communauté humaine, reliés au vivant et à l’ensemble de l’univers.

Alors, à vos marques! Prêts ? Changez… ☄️

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