6 stratégies pour définir vos limites et s’assurer qu’elles soient respectées!

octobre 24, 2023• byAline Bunod

C’est au contact des autres que nous forgeons notre identité et notre personnalité. « L’individu joue du mieux qu’il peut le rôle que la société lui assigne, et en jouant son rôle, il trouve une identité personnelle. » Cette citation d’un psychologue célèbre, Erik H. Erikson, souligne l’importance des interactions sociales dans la formation de notre personnalité. Si se lier aux autres est nécessaire et souhaitable, qu’en est-il lorsque nos limites ne sont pas respectées dans la relation et que cela en vient à nous porter préjudice ? Comment faire pour (r)établir ses limites et les maintenir ?

Dans cet article, je vous propose 6 stratégies pour apprendre à bien poser vos limites (émotionnelles, physiques, financières, intellectuelles) et à les (faire) respecter.

1. Comprendre ses besoins et se connaître soi-même

Nous avons tendance à prendre conscience de nos limites une fois qu’elles ont été dépassées. Il serait préférable de pouvoir les reconnaître sans avoir à endurer la douleur de leur transgression. Cela implique de se (re)connecter à soi-même en identiﬁant les émotions et les sentiments qui surgissent lorsque l’on se retrouve dans une situation inconfortable. Le malaise que l’on éprouve alors peut d’ailleurs se manifester physiquement (sous forme de tremblements, de maux de tête, de vertiges, de torticolis ou de nausées.)

Par conséquent, il est essentiel d’être conscient de ses états émotionnels et physiques, de bien se connaître, aﬁn de progressivement déﬁnir les limites de son espace à préserver. L’objectif est de ne plus épuiser ses ressources pour autrui, mais plutôt de les protéger et de les utiliser de manière plus eﬃcace dans la relation. L’identiﬁcation de ses besoins permettra d’établir un cadre qui non seulement n’est pas néfaste, mais contribue plutôt à rééquilibrer l’investissement dans une relation et ses interactions, favorisant ainsi des relations saines.

Conseil : Comprenez l’intention derrière vos limites et sachez que prendre soin de vous n’est ni égoïste, ni violent.

2. Ne pas craindre le désaccord

Quand on décide d’établir des limites, il faut être prêt à accepter que cela puisse ne pas être bien reçu par tout le monde, y compris par nos proches. Souvent, on hésite à déﬁnir nos limites par peur de l’abandon, de la déception, de causer des blessures, ou par crainte de la confrontation et du conﬂit. On évite de poser des limites, car on ne veut pas être perçu comme « méchant », comme si le fait de dire non s’apparentait à une punition inﬂigée aux autres. On a tendance à penser, (à tort), qu’il est plus simple de supporter et d’endurer que d’exprimer nos besoins, faisant ainsi passer les besoins des autres avant les nôtres. On s’efface, on s’épuise.

C’est pourquoi il est essentiel de bien comprendre en amont pourquoi ces limites sont nécessaires, aﬁn de ne pas remettre en question vos choix et votre conﬁance en nous. Si quelqu’un n’est pas d’accord avec vous, il n’est pas nécessaire de lui expliquer les raisons qui vous poussent à prendre la décision qui est la vôtre. On n’a pas à se justiﬁer ni à convaincre. Il est crucial de rester déterminé malgré les sentiments de culpabilité et de doute qui pourraient surgir.

Conseil : L’établissement de limites ne signiﬁe pas être méchant, mais plutôt prendre soin de vous et équilibrer vos relations.

3. Préciser ses limites et s’affirmer

Lorsque vous exprimez vos limites, rappelez-vous que ce message n’a pas besoin d’être agressif ni violent. Les techniques de Communication Non Violente peuvent s’avérer utiles à cet égard, et l’expression des limites ne devrait pas entraver la communication. Il est préférable que votre expression reste factuelle, simple, et dépourvue de ressentiments, car vous êtes en droit de communiquer ces informations. La fermeté et la franchise sont de mise, car vous détenez le pouvoir d’inﬂuencer votre intégrité mentale et physique.

S’aﬃrmer et dire « non » signiﬁe prendre la responsabilité de sa démarche et responsabiliser l’autre pour qu’il gagne en autonomie, de ne plus être dépendant de vous. Pour ceux qui évitent les confrontations, il est plus facile de subir et prendre sur soi plutôt que de risquer un conﬂit. Cependant, en comprenant les raisons derrière vos limites, vous pouvez anticiper certaines réactions négatives.

Il est important de commencer par respecter vos propres limites afin d’être cohérent dans votre demande vis-à-vis de l’autre.

Conseil : Soyez ferme, franc, et respectez vos propres limites en premier lieu.

4. Savoir réagir à la transgression

Quand on établit ses frontières, le risque est que celles-ci soient transgressées. Il est donc crucial d’être préparé(e) aﬁn de ne pas être pris(e) au dépourvu par leur non-respect. En cas de transgression, il est nécessaire de réagir immédiatement et de manière simple, sans quoi on risque de ruminer par la suite, de s’apitoyer sur son sort, et de nourrir des ressentiments envers autrui.

Signaler à quelqu’un qu’il a enfreint vos limites ne signiﬁe pas nécessairement mettre un terme à la relation. Au contraire, cela peut constituer une opportunité pour réaﬃrmer les règles énoncées et exprimer comment vous envisagez les futures interactions. Cela n’entrave en rien la capacité d’éprouver de l’empathie et de la compassion envers autrui et ses besoins, mais cela vise d’abord à se protéger d’une demande potentiellement écrasante.

Gardez à l’esprit que vous n’avez pas besoin de l’approbation d’autrui pour que vos limites aient de la valeur. Si une personne persiste à les enfreindre malgré des explications claires, il peut être nécessaire de mettre ﬁn à cette relation potentiellement toxique. Parfois, privilégier la qualité plutôt que la quantité s’avère plus bénéﬁque.

Conseil : Rappelez-vous que vos limites ont de la valeur, même sans l’approbation des autres.

5. Pratiquer l’introspection

L’introspection peut conduire à une prise de conscience de qui l’on est ou de qui l’on aspire à devenir, avec pour objectif de trouver un moyen de se connecter avec les autres sans se soumettre à leurs désirs.

Vos besoins et vos valeurs vous sont propres, il ne s’agit pas de vous approprier les limites de quelqu’un d’autre : votre cadre personnel est aussi unique que vous-même. De plus, sachant que l’apprentissage des limites débute dès l’enfance, il devient d’autant plus diﬃcile (mais tout aussi essentiel) de les établir si, au ﬁl de la croissance, on ne nous a pas enseigné à les identiﬁer et à les faire respecter. Par conséquent, il peut être judicieux de solliciter l’accompagnement d’un psychologue, d’un psychothérapeute ou d’un coach dans cette démarche.

Conseil : L’introspection est essentielle pour renforcer votre conﬁance en vous et votre estime de vous-même.

6. Ne pas se précipiter

Comme nous l’avons évoqué, il est essentiel dans un premier temps de consacrer du temps à vous comprendre, à cerner vos besoins avant d’établir des limites. Lorsque vous avez la responsabilité de vous respecter et de vous faire respecter, il est important d’adopter une attitude indulgente et patiente envers vous-même, car certains comportements et habitudes sont profondément enracinés et résistants au changement. C’est un processus d’apprentissage quotidien. Trouver l’équilibre juste dans vos relations avec autrui, entre retenue et engagement, exige du temps, de la persévérance et de la pratique.

Vous pouvez donc commencer par établir de petites limites, en sachant qu’il est tout à fait normal de vous sentir occasionnellement désorienté(e), de ne pas toujours réussir à vous faire respecter dans certaines situations ou avec certaines personnes. Il est donc primordial de ne pas perdre courage et de vous rappeler constamment les raisons pour lesquelles ces changements sont nécessaires.

Il s’agit d’un véritable test de votre volonté et de vos convictions, mais n’oubliez pas de vous montrer reconnaissant envers vous-même pour avoir pris le temps de vous écouter et de prendre soin de vous.

Conseil : Soyez patient et persévérant, et rappelez-vous que vous méritez de prendre soin de vous.

Conclusion:

Il est essentiel pour son bien-être de (faire) respecter ses limites. Ce n’est pas une fin en soi, c’est le début d’une autre manière d’interagir, c’est une sécurité, une preuve d’amour-propre : c’est un bénéfice et non un inconvénient. L’établissement et le respect de ses limites ne signiﬁent en aucun cas adopter une attitude hostile envers autrui, mais plutôt prendre soin de sa propre personne, exiger une réciprocité respectueuse au sein des relations interpersonnelles, et favoriser une communication claire et eﬃcace.

En ﬁxant des limites, vous offrez à autrui l’opportunité de réévaluer sa posture à votre égard, préservant ainsi votre relation. Ces limites, en tant que cadre, jouent un rôle bénéﬁque dans la formation de votre identité, renforçant la conﬁance en soi et l’estime de soi. Il ne s’agit pas d’imposer ces limites de manière autoritaire et confrontante, mais plutôt de les établir avec ﬁnesse et transparence, constituant ainsi un moyen de contrôle sain.

Ces limites doivent être déﬁnies de façon claire et sans équivoque, ce qui requiert une prise de conscience préalable de vos besoins et de vos attentes. Certaines relations ne résisteront peut-être pas à cette démarche, mais cela s’avérera probablement être dans l’intérêt de tous. En revanche, dans le cadre de nouvelles relations, il est essentiel de veiller à ce que vos limites soient respectées aﬁn d’éviter de reproduire des schémas relationnels nocifs.

Restez attentif à vos besoins pour déterminer le cadre qui vous semble le plus sain. Même si l’établissement de limites peut occasionner des moments de désagrément et de culpabilité à court terme, il est préférable à long terme pour prévenir l’épuisement émotionnel et physique, et pour préserver vos ressources. Dans cette démarche, le soutien d’un professionnel de la santé mentale peut s’avérer précieux.

Vous manquez de confiance en vous, vous avez besoin d’aide pour définir vos limites de façon claire et les imposer avec finesse et confiance, un coach de vie peut vous aider.

À propos de l’Auteure: Aline Bunod

Aline a été enseignante pendant 20 ans dans trois pays et sur deux continents, puis est devenue coach de vie professionnelle certifiée Master Coach par l’Institut International de Genève avant d’obtenir la certifiée ACC par l’ICF. Spécialisée dans les transitions professionnelles, personnelles et étudiantes, elle conçoit des programmes de coaching et de méditations guidées de pleine conscience pour accompagner ses coachings individuels. Elle associe l’écrit, l’audio et la vidéo pour créer des contenus stimulants et concrets dont on peut trouver des extraits sur son blog.